Welcome to RotanaLand !

Bienvenue à RotanaLand, ou cette Tunisie que je ne connais plus.

L'ai-je jamais connue ou était-ce mon imaginaire qui m'a fait miroiter l'existence d'une autre Tunisie ?


Un psy me coûterai trop cher pour répondre à cette question, alors je vous ferais part de mes élucubrations, de mes coups de gueule, mes coups de coeur (rares) et ... pour reprendre un terme cher à cette nouvelle Tunisie, mes "Dégoutages".

vendredi 21 mars 2008

IMPUISSANCES ARABES

Lectrice de Jeune Afrique depuis de très nombreuses années, j'aprécie particulièrement l'édito de Béchir Ben Yahmed" Ce que je crois". M'étant très tardivement intéressée à la Blogosphère, j'y ai découvert tout recemment que notre cher BBY s'y était mis bien avant moi (pas étonnant !). Bref en relisant certains de ces posts, j'ai découvert celui que je vous propose en copie cidessous" et dont le contenu est des plus intéressants. La preuve en est donné par le compteur de lecture de ce post : C'est le plus lu de tout le blog (+ de 4000) mais ... aucun commentaire ! Tous les autres posts ont fait réagir avec plus ou moins d'intérêt, mais rien pour le plus lu des post !

Rien , Nada, Walou !!!!

Quand il s'agit de critiquer Israel, les Etats Unis, la France, Sarkozy et autres têtes de turcs - pour "nous" les Arabes - on est les premiers, mais quand il s'agit d'une "critique" qui nous est adressée c'est le silence complet.

J'espère que vous aurez envie de réagir à ce post ou sinon qu'il vous fera réflechir.


IMPUISSANCES ARABES par Béchir Ben Yahmed 14/01/2008

"Le long voyage du président des États-Unis dans plusieurs pays du Moyen-Orient, le prix élevé du pétrole, dont cette partie du monde détient plus de la moitié des réserves planétaires, et les conflits qui s’y entremêlent, se nourrissant les uns les autres, placent la région, une fois de plus, sous les feux de l’actualité.
C’est l’occasion pour moi d’attirer votre attention sur l’une des grandes évolutions qui l’affectent.

Vous pensez probablement, comme la plupart des gens, que ce Moyen-Orient est dominé par les Arabes, dont c’est le Machrek, c’est-à-dire l’Orient, (et par l’islam, dont c’est le berceau). Tout au long de la seconde moitié du XXe siècle, des hommes politiques comme Nasser et Sadate (en Égypte), Fayçal (en Arabie), Hafez al-Assad (en Syrie), Saddam Hussein (en Irak) ont défrayé la chronique, fait du bruit et la une des journaux ; ils ont ainsi accentué cette impression de « présence » arabe et l’on a même parlé, à l’époque, de « renaissance ».

Les gens informés savaient que c’était factice, au moins en partie, que la force apparente cachait des faiblesses réelles et qu’il n’était pas nécessaire de chercher bien loin pour trouver les contradictions. Mais jusqu’au « cavalier seul » de Sadate en 1977-1978 et aux agressions de Saddam contre l’Iran en 1980 et contre le Koweït en 1990, même défaits en 1967 et contenus en 1973 par Israël, les Arabes étaient la force principale du Moyen-Orient.
Ils ont, en 1973 et 1974, montré à l’Europe, aux États-Unis et au reste du monde qu’ils étaient capables d’utiliser ce qu’on a appelé alors « l’arme du pétrole » - et clairement indiqué qu’il fallait compter avec eux.

Cette ère n’est plus qu’un lointain souvenir.
Le voyage de George W. Bush dans la région, en ce début de 2008, la manière dont il s’est comporté en ?Israël et dans les pays arabes visités, la façon dont les uns et les autres l’ont reçu, ce qu’il leur a dit et ce qu’ils ont dit de lui1 ont mis à nu quelques vérités que « le monde arabe » a intérêt à regarder en face s’il veut se sortir de la nasse où il s’est laissé enfermer.

La première de ces vérités, qui illustre et résume toutes les autres, est celle-ci : parmi les puissances qui comptent le plus aujourd’hui au Moyen-Orient et en façonnent le destin, aucune n’est arabe.
Aussi étonnant que cela paraisse, c’est vrai : ces puissances sont, à mon avis, au nombre de quatre, dont, au premier rang, les États-Unis. Il faut cependant les mettre à part, car ils dominent la région de l’extérieur, si je puis dire : ils viennent d’ailleurs, en effet, et assurent leur présence sur place par des bases militaires, une armée d’occupation, une flotte, des agents aussi nombreux que divers - et des « chefs d’État » dociles.
Les trois autres puissances ? Une juive, Israël, et deux musulmanes, non arabes, la Turquie et l’Iran, en regard desquelles des pays comme l’Égypte, l’Arabie saoudite ou la Syrie, qui ne sont plus que l’ombre de ce qu’ils ont été, font pâle figure, tandis que l’Irak, qui fut puissant, a perdu jusqu’à son unité et sa souveraineté.

Ces Arabes d’aujourd’hui sont les lointains héritiers de ceux qui, à partir de l’an 650, ont conquis et rallié à leur nouvelle religion, l’islam, en moins de deux siècles, une grande partie du monde connu à cette époque ; ils ont alors fait de leur langue celle de la transmission de la connaissance et ils ont propagé leur foi, qui est devenue peu à peu celle du quart de l’humanité.
En très petit nombre au début de l’islam, les Arabes sont aujourd’hui, grâce à une démographie soutenue, environ 335 millions, soit 5 % de la population mondiale.
Ils ont pour particularité unique d’habiter des pays dans les sous-sols desquels on a découvert, en très grande quantité, un produit qui allait devenir, au XXe siècle, la principale source d’énergie mondiale, sans laquelle tout s’arrête : le pétrole. De ce produit de plus en plus recherché - et cher -, les pays arabes détiennent 55 % des réserves mondiales ; chaque jour, de leur sous-sol sont extraits 26 millions de barils, soit près du tiers du pétrole échangé dans le monde.

De cet extraordinaire atout, les Arabes - à vrai dire une toute petite minorité d’entre eux - ont tiré des ressources financières gigantesques… dont ils n’ont pas su faire un bon usage.
On leur a fait acheter des armes (américaines, britanniques, françaises, russes ou chinoises) à gogo et, bien qu’ils aient consacré à de tels achats un pourcentage élevé de leur revenu national - 4 % en moyenne, deux fois plus que la France -, ils se sentent désarmés et obligés de se réfugier sous la protection américaine.
L’argent qu’ils n’ont pas gaspillé en achats désordonnés d’armes ne pouvait être injecté dans leurs économies, car elles sont restées primitives ; ils l’ont donc utilisé pour effectuer des investissements « dormants » dans des sociétés américaines ou européennes, qui ne leur donnent aucun pouvoir de décision, aucune vraie influence : près de 100 milliards de dollars pour la seule année 2007 et 1 500 milliards depuis la fin du XXe siècle.
Les Arabes comptent une quarantaine de milliardaires en pétrodollars ; un quarteron d’entre eux, rois ou émirs, nés pauvres ou de parents démunis, ont accumulé, sans jamais travailler, une fortune évaluée par le magazine américain Forbes à 76 milliards de dollars, mais aucun d’eux n’a une activité philanthropique digne de ce nom.
Cela pour les oligarques du pétrole, gâtés et gâchés par cette manne. En comptant large, en tenant compte de leur nombreuse progéniture, je les évalue à 3 ou 4 millions d’Arabes : 1 % !

La situation globale de la majorité des 335 millions d’Arabes en ce début de XXIe siècle est consternante. Quelques chiffres permettent de mesurer la carence des dirigeants de cette communauté humaine, la condition de leurs administrés étant le résultat direct de leur très mauvaise gouvernance :
- les Arabes, 5 % de la population mondiale, ne produisent que 2,5 % du PIB mondial ! Soit, à eux tous, autant que l’Espagne, qui, elle, ne compte que 45 millions d’habitants : un Espagnol produit ainsi, en moyenne, sept fois plus qu’un Arabe.
La proportion des citoyens arabes qui survivent avec moins de 2 dollars par jour ? Un sur cinq.
- À eux seuls, les chiffres de l’éducation expliquent la performance économique des pays arabes : 10 % de non-scolarisés dans le primaire ; le tiers des enfants n’accède pas à l’enseignement secondaire et les trois quarts ne parviennent pas au supérieur.
Le taux de l’analphabétisme était, en 2007, de 30 %, contre 10 % en Amérique latine et 9 % en Asie de l’Est.

Dès lors, comment s’étonner qu’aucun Arabe n’ait jamais obtenu un prix Nobel de science ou de médecine ou d’économie ?
Ayant cessé depuis des siècles de s’intéresser de près à la recherche scientifique et à l’innovation intellectuelle, la communauté des pays arabes continue de vivre sous la férule de mauvais gouvernants. Résultat : en 2008, trois pays arabes sont militairement occupés, soit par Israël (depuis quarante ans), soit par les États-Unis (depuis bientôt cinq ans), et l’ensemble des 22 pays de ce qu’on appelle la Ligue arabe consomme sans participer vraiment à la production industrielle mondiale.
Et sans même que leurs dirigeants se posent sérieusement les questions qui taraudent le reste du monde : pourquoi les Arabes ont-ils produit Oussama Ben Laden et Aymen al-Zawahiri ? Pourquoi Ben Laden et Zawahiri ont-ils créé Al-Qaïda et lui ont-ils donné la mission qu’on connaît ? Pourquoi tant de jeunes arabes en sont-ils réduits à se faire exploser pour tuer de manière indiscriminée des hommes, des femmes et des enfants ?
Et pourquoi est-ce dans le monde arabe qu’Al-Qaïda trouve son terreau le plus fertile ?"

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Pourquoi????

Parce que tout simplement une reponse honnete a ce genre de questions mene directement en prison.

Ce spectre le la prison a fini par empecher les gens de reflechir. Pire encore ils ont carrement inverser leur maniere de refechir en fonction de cette peur qui les gouverne, de telle sorte qu'ils arrivent a justifier l'injustifiable quand ils sont tenus de s'exprimer, sinon ils se taisent tout simplement.

Anonyme a dit…

Merci de partager avec nous cet article fantastique et si vrai !

@ Anonyme :

La prison n'a rien à voir là dedans. On ne risque nullement la prison où que ce soit en débattant sur cette vérité inéluctable qu'est l'impuissance arabe.
Non, l'arabe refuse de débattre sur cette question parce que, même s'il en est à demi-conscient (la preuve en est le succès de cet article sur le blog de BBY), il en est complexé, il refuse de voir cette vérité. Guerrier de salons, il préfère s'asseoir sur les lauriers de ses "ancêtres" Haroun Errachid et consorts avec lesquels il n'a rien à voir, ou bien ergoter de manière passionnée voire démagogue sur des questions telles que "l'abominable Occident", "Nous les arabes, nous étions les plus..." et des futilités telles que le dernier match de Bembla contre Ben Arous.
Oui, l'arabe évite la vérité, et, portant des œillères (signées !), se passionne pour les futilités... Ce blog ne s'appelle pas Rotanaland pour rien !

Anonyme a dit…

La prison n'a rien a voir la dedans????

Vous me faites rire par votre maniere de justifier l'injustifiable.....

Il y aura toujours mille et une raisons que les uns et les autres evoqueront, sauf leur couardise, bien entendu....

Le terme 'Guerriers de salon' veut tout dire d'ailleurs.

Anonyme a dit…

Plus le temps passe, et plus les palestiniens acceptent l'horizon proposé par le Hamas : prendre volontairement le risque du massacre, et espérer en obtenir une victoire politique.La tactique de l'attentat-suicide transposée à l'échelle d'un peuple entier
.Peu importe le bien-fondé de votre cause : cette tactique est bien celle de la culture de la mort prônée par les islamistes

Anonyme a dit…

Sans partager un vague racisme anti-arabe (exprimés dans les commentaires), je reste d'accord avec l'éditorialiste de Jeune Afrique, qui situe bien les responsabilité : celle du Hamas, certes, qui a risqué son peuple, mais aussi celle des faucons électoralistes israéliens et celle de Bush. La solution à ce problème, qui empoisonne tout le monde arabe, ne viendra surtout pas des gouvernants arabes. Ca pourrait venir de la nouvelle présidence USA, des évolutions internes à la société d'Israel, etc. Mais personne n'est assez fou pour espérer quelque chose des islamistes arabes ou de leurs gouvernements ;-) Alors, pourquoi parler de l'impuissance de ceux dont on devrait logiquement rien attendre ?

Naravas

Anonyme a dit…

Pardon, je réagissais sur un autre éditorial.

http://bechir-ben-yahmed.blog.jeuneafrique.com/index.php/2009/01/23/684-lan-i-de-barack-obama

Naravas